Les effets des radiofréquences sur la barrière hématoencéphalique
1/16/20253 min read
Le lien entre les ondes téléphoniques (radiofréquences) et la barrière hémato-encéphalique (BHE) est un domaine de recherche actif et controversé. La barrière hémato-encéphalique est une structure protectrice essentielle du cerveau, qui contrôle le passage des substances entre le sang et le système nerveux central, limitant l'entrée de toxines, d'agents pathogènes, et même de certaines molécules thérapeutiques. Voici un résumé des connaissances actuelles :
1. Barrière hémato-encéphalique et vulnérabilité
La BHE est composée de cellules endothéliales étroitement liées, renforcées par des astrocytes et des péricytes, qui assurent son rôle sélectif.
Une perturbation de la BHE peut entraîner une fuite de substances indésirables dans le cerveau, ce qui est associé à des maladies neurodégénératives, des inflammations, ou des lésions neuronales.
2. Hypothèses et mécanismes potentiels d'interaction
Les ondes électromagnétiques des téléphones portables fonctionnent principalement dans les gammes de fréquence des micro-ondes (800 MHz à 3 GHz). Voici les mécanismes théoriques par lesquels elles pourraient influencer la BHE :
a. Effets thermiques
Les radiofréquences génèrent une chaleur localisée lorsqu'elles sont absorbées par les tissus.
Cette chaleur pourrait, dans des conditions extrêmes, altérer les protéines et les jonctions serrées qui composent la BHE, augmentant ainsi sa perméabilité.
b. Effets non thermiques
Certains chercheurs suggèrent que les ondes électromagnétiques pourraient avoir des effets sur :
Les membranes cellulaires : Modification de la fluidité membranaire et des canaux ioniques.
Le stress oxydatif : Les radiofréquences pourraient générer des radicaux libres, entraînant des dommages cellulaires et une inflammation.
La signalisation calcique : Une perturbation des ions calcium intracellulaires pourrait affecter l'intégrité des jonctions serrées de la BHE
3. Études expérimentales
a. Études sur les animaux
Plusieurs études animales ont montré que l'exposition prolongée aux radiofréquences peut entraîner une augmentation temporaire de la perméabilité de la BHE. Cela a permis à des molécules comme l'albumine ou des colorants injectés dans le sang de pénétrer le cerveau, un phénomène normalement bloqué par la BHE.
Par exemple, des études sur des rats exposés à des fréquences de 900 MHz ont rapporté une fuite d'albumine dans le cerveau.
b. Études in vitro
Des cultures de cellules endothéliales exposées aux CEM ont montré des modifications dans les protéines des jonctions serrées, ce qui pourrait altérer la BHE.
c. Études humaines
Les preuves chez l'humain sont moins claires. Aucune étude définitive n’a établi de manière irréfutable que l’exposition aux radiofréquences des téléphones mobiles provoque une perturbation permanente ou significative de la BHE.
4. Facteurs influençant les effets
Durée et intensité de l'exposition : Les effets semblent liés à des expositions prolongées et/ou à des signaux à forte puissance.
Âge : Les jeunes enfants, dont la BHE est encore en développement, pourraient être plus vulnérables.
Proximité : Une exposition rapprochée (par exemple, tenir un téléphone portable près de la tête) augmente l’intensité des radiofréquences absorbées.
5. Conséquences potentielles d'une perturbation de la BHE
Si les radiofréquences affectent réellement la BHE, les conséquences pourraient inclure :
Accumulation de toxines : Perméabilité accrue permettant aux substances nocives de pénétrer dans le cerveau.
Inflammation cérébrale : Déclenchement d'une réponse inflammatoire.
Sensibilisation aux agents pathogènes : Augmentation de la vulnérabilité aux infections.
Risque accru de troubles neurologiques : Une altération chronique de la BHE pourrait être un facteur contribuant à des maladies comme la maladie d'Alzheimer, la sclérose en plaques ou le Parkinson.
6. Consensus scientifique actuel
Les résultats des études restent contradictoires :
Certaines montrent des perturbations temporaires et mineures de la BHE dues aux radiofréquences.
D'autres ne détectent aucun effet significatif.
Les organisations comme l'OMS ou l'ICNIRP (Commission internationale sur la protection contre les rayonnements non ionisants) considèrent que, dans les limites des expositions réglementées, il n'existe pas de preuve concluante que les radiofréquences affectent significativement la BHE.