L’enfant intérieur
12/13/20253 min read


On entend souvent parler de ce concept d’enfant intérieur.
Je vais vous exposer ma façon de voir les choses.
Quand on est enfant, on joue naturellement, on profite, on se laisse porter par l’instant présent, on glisse d’un moment à l’autre, d’une énergie à l‘autre, d’une opportunité à l’autre, d’un reflet de soleil à une pensée soudaine, un papillon jaune…
Et nous passons la quasi-totalité de notre temps dans des ondes cérébrales propices à l’écoute et à l’accueil, on est !!! Nous avons en effet quitté le monde plus éthéré de la vie intermédiaire il n’y a pas si longtemps.
Ensuite et très rapidement, on nous demande de faire, faire et encore faire...
Faire le trajet jusqu’à l’école, faire la vaisselle, faire ses devoirs, faire semblant de sourire à l’inconnu qui fait peur, faire le bonjour à la dame…
On doit apprendre… Apprendre à parler, apprendre à se taire, apprendre à se laver, s’habiller, lacer ses chaussures tout seul…
Apprendre à essayer de comprendre le mode de fonctionnement de papa, de maman, de mamie, de papy, de la maîtresse d’école, du monde, de l’exercice de mathématiques…
Il n’est plus du tout le temps d’être à l’écoute de l’instant, à la poursuite de la rêverie, à l’écoute bienfaitrice de l’oiseau chanteur, enchanté du vent dans les feuilles offrant la mélodie qui soigne l’âme, de sa caresse délicieuse, de l’opportunité de découvrir tout ce à quoi le moment nous apporte, profiter d’être dans le flux de la vie qui nous porte. Poésie.
On doit aller vite, on doit faire sans comprendre, on doit faire comme les autres, on ne doit pas paraître trop différent, on ne doit pas faire de vagues, on doit être bien gentils, on doit être comme ce qu’on attend qu’on soit !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Et, petit à petit, on oublie ce doux chant intérieur, on perd la connexion avec le tout, on oublie d’être soi, de crier, de chanter, de sauter, de tournoyer, de s’asseoir par terre, de sauter dans les flaques d’eau, de salir ses vêtements, de se baigner dans les eaux froides des rivières au printemps, comme c’est bon tout cet oxygène qui explose jusque dans les cellules, toute cette joie et cette spontanéité que le peuple adulte ne sait plus être.
L’être adulte ne sait que le faire !!
Certains d’entre vous, malgré les coups de la vie, l’injustice, la colère, la maltraitance, le devoir de se taire, le devoir de devoir, le devoir d’apprendre à être adulte, n’ont jamais perdu leur âme d’enfant, la joie de vivre, la joie d’exulter, de chanter à tue-tête, de danser sous la lune, de courir sous la pluie d’orage, de nager dans les grandes vagues de la mer agitée et tumultueuse, vivante, vivants
VIVANTS TOUJOURS,
Vivants ENCORE
Cet enfant hurlant quand il s’agissait de se taire, quand il s’agissait d’obéir à des ordres imbéciles, fort de sa sagesse millénaire, fort du savoir de tous les sages de tout l’univers, n’est pas mort !
Chez certains, il est enfoui, sous le paraître, sous la bienséance, sous les étiquettes, étouffé dans l’œuf, croulant sous le poids du ‘’Quand dira-ton’’, du ‘’Bien comme il faut’’, ‘’Bon chic Bon genre’’, ‘’Bien sous tous rapports’’.
Chez d’autres, il est mort, avec le meurtre de l’innocence, avec les insultes, le mépris, le silence, le manque de repères.
L’adulte, lui, survit à cela, triste figure, qui travaille, travaille, perpétuant,
pour perpette à néant,
le rôle du bon petit personnage, soldat inconscient, qui ne dit mot consent et ceci jusqu’à la fin d’un temps, dépourvu de l’âme, du jeu et de l’amour.
Coquille vide !
Cet enfant intérieur, rempli de vie et de joie, est, dans toute sa splendeur, l’expression de l’âme.
L’âme aime, aime l’âme !
Laisse-toi aimer par elle, écoute-la, elle frémit à l’intérieur de toi.
Elle transpire d’amour toujours
Elle est la joie
La voix
Elle sait tout
Instinctivement
Parfois elle hurle
Au-dedans
Ecoute là
Laisse-toi aller
Elle sait déjà
Ta destinée
Ce que tu seras
Si tu la laisses
Être toi
